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Fonctionnement et utilisation de la micropilule

Les mécanismes d’action de Norgeston

Le principe actif utilisé dans la micropilule est le levonorgestrel. Progestatif de synthèse 2e génération, le levonorgestrel agit sur l’utérus de la même façon que la progestérone, hormone naturellement produite chez la femme. Chaque comprimé renferme 30 microgrammes (30 µg) de la substance active, soit 0,03 milligrammes (0,03 mg).

L’objectif de la micropilule Norgeston est d’éviter une grossesse. À cet effet, le progestatif levonorgestrel permet d’actionner différents mécanismes. L’hormone synthétique provoque ainsi :

• l’épaississement de la glaire cervicale afin de limiter l’accès des spermatozoïdes à l’utérus ;
• une atrophie de l’endomètre le rendant impropre à la nidation ;
• un éventuel blocage de l’ovulation.

Il est important de rappeler que la pilule ne protège pas contre les maladies sexuellement transmissibles.

Issu de la médecine allopathique, Norgeston est un médicament commercialisé par les laboratoires Bayer PLC et disponible sur ordonnance.

Les contre-indications relatives à Norgeston

Dans la grande majorité des cas, la prise de la pilule Norgeston ne représente aucun danger. Toutefois, ce traitement peut ne pas être adapté à toutes les femmes. Respecter certaines contre-indications est primordial.

Il ne faut en effet jamais prendre Norgeston dans le cas d’une grossesse avérée ou soupçonnée, ou de saignements vaginaux non expliqués. De même, le médicament est à proscrire en présence des problèmes ou antécédents de santé suivants :

• maladies graves du foie ou tumeur
• maladies thromboemboliques veineuse ou artérielle
• cancers du sein ou du col de l’utérus
• diabète avec atteinte aux vaisseaux sanguins
• allergie à l’un des composants de Norgeston

Il convient de noter que Norgeston est uniquement destiné aux femmes non-ménopausées et ménarchées (ayant déjà eu leur premier cycle menstruel).

Mises en garde et précautions d’emploi

Attention, Norgeston risque parfois de causer l’aggravation de problèmes de santé existants et n’est peut-être pas adéquat, notamment si la personne :

• souffre de diabète
• a déjà connu une grossesse extra-utérine par le passé
• a une trompe de Fallope manquante
• présente des kystes ovariens
• a déjà été affectée par des maladies de peau telles que la jaunisse, le prurit ou le chloasma

La vigilance est de mise si le patient sous traitement microprogestatif se trouve dans l’un des cas énumérés ci-dessus. Un contrôle régulier permettra de vérifier que les symptômes ne réapparaissent ou n’empirent pas. Le cas échéant, l’arrêt de la pilule sera éventuellement nécessaire.

Par ailleurs, d’autres médicaments sont susceptibles de diminuer l’effet de Norgeston ou de causer des saignements inattendus, tels que les traitements de l’épilepsie, du sida ou de l’hépatite C. Certains antibiotiques et sédatifs sont également concernés. L’association de Norgeston et de médicaments prescrits pour les vomissements graves, maladies cardiaques ou hypertension, peut être proscrite. La consommation de jus de raison et de millepertuis est également déconseillée. Enfin, l’intolérance à certains sucres, tels que le lactose ou le saccharose, peut faire l’objet d’une contre-indication.

Comment et quand prendre Norgeston ?

Posologie

Une boîte de Norgeston contient une plaquette de 35 micropilules, chacune dosée avec 30 microgrammes de progestatif levonorgestrel. Afin d’éviter toute confusion ou oubli, un jour de la semaine est inscrit sous chaque pilule. Des flèches indiquent l’ordre dans lequel prendre les cachets. L’absorption du médicament se fait par voie orale : la pilule est à avaler en entier, sans être mâchée, à l’aide d’un verre d’eau si nécessaire.

La posologie est d’une pilule par jour, tous les jours, et ce jusqu’à la fin de la plaquette. Celle-ci doit être prise à heure fixe, ou, en cas d’oubli, dans un intervalle maximal de trois heures suivant l’horaire habituel d’ingestion. Au-delà de trois heures d’écart, l’effet contraceptif risque d’être perdu. Lorsque la plaquette en cours est terminée, une nouvelle doit être entamée dès le lendemain. Il ne doit y avoir en aucun cas de pause entre les plaquettes.

Suite à une période d’interruption, il est recommandé d’attendre le premier jour des règles pour démarrer la plaquette. La protection contre la grossesse commence alors immédiatement. À l’issu d’un accouchement, Norgeston doit être pris aussitôt. Sinon, le recours à une méthode complémentaire de contraception est conseillé. Il en va de même à la suite d’une fausse couche ou d’un avortement, lorsque l’événement a lieu pendant le premier trimestre de grossesse.

Lors d’un changement de pilule contraceptive, le moment pour débuter Norgeston diffère :

• passage d’un contraceptif oral combiné à Norgeston : la nouvelle micropilule est à prendre le jour suivant la prise de la dernière pilule active (sans tenir compte de l’arrêt habituel de 7 jours ou des comprimés placebo) ;
• passage d’une pilule microdosée à Norgeston : à tout moment ;
• passage d’un contraceptif progestative parentéral à Norgeston : si la micropilule est prise en relais dès le jour du retrait de l’implant ou de la nouvelle injection prévue, alors l’effet contraceptif est maintenu.

Que faire en cas d’oubli ou de perte d’une pilule ?

Il arrive parfois d’oublier de prendre une pilule. Si cela se produit, et que le retard est inférieur à trois heures par rapport à l’horaire habituel de la prise, alors la pilule doit être ingérée sans délai. Cela n’altère pas la protection contraceptive. En revanche, son efficacité est amoindrie dans le cas où le retard est supérieur à trois heures. Si l’éventualité se présente, la prise des pilules doit être poursuivie normalement. Par précaution, l’utilisation d’un dispositif de contraception supplémentaire, comme un préservatif, est recommandé pendant les sept jours suivant l’omission. Attention, un rapport sexuel ayant lieu la semaine précédant un oubli implique un possible risque de grossesse.

En cas de perte de pilule, deux solutions s’offrent au patient qui choisira selon sa préférence. La première option est de prendre la dernière pilule de la tablette en cours, puis de continuer normalement les autres prises. La prochaine tablette commencera ainsi un jour plus tôt que d’ordinaire. Toutefois, si le souhait est de conserver le même jour de prise pour débuter le cycle, la pilule peut être récupérée sur une autre plaquette. Cette dernière est alors mise de côté en cas de secours (une nouvelle perte de comprimé par exemple).

L’intérêt de la micropilule Norgeston est d’être absorbée par le corps. Certains facteurs peuvent bloquer ce processus et inhiber l’effet contraceptif. C’est notamment le cas lorsque la personne est soumise à des vomissements, ou diarrhées sévères, dans les deux heures consécutives à la prise de la pilule. Le bon réflexe consiste à en reprendre aussitôt une nouvelle. Si cela n’est pas possible, ou si la maladie persiste, l’emploi d’un moyen de contraception complémentaire s’impose par mesure de précaution.

Il est peu probable que la prise de plus d’une pilule engendre des conséquences graves. Un surdosage peut cependant se manifester par des nausées, des vomissements ou des saignements vaginaux, et seront à reporter au médecin.

Quels sont les avantages et effets secondaires de Norgeston ?

Les avantages liés à la prise de Norgeston

Norgeston présente plusieurs bénéfices, le principal étant bien entendu d’empêcher la survenue d’une grossesse. La possibilité de tomber enceinte est légèrement plus élevée chez les utilisatrices de pilules progestatives que de contraceptifs oraux combinés. Elle représente néanmoins l’une des méthodes contraceptives réversibles les plus fiables, si administrée correctement. La pilule n’interfère pas avec les rapports sexuels, qui restent possibles.

La pilule microprogestative est destinée à une plus large population car souvent mieux tolérée. En effet, c’est une solution envisageable pour les femmes présentant une contre-indication aux œstrogènes et donc aux contraceptifs oraux combinés. De façon similaire, Norgeston convient à celles qui allaitent. À ce jour, aucune étude ne prouve de relations négatives entre la micropilule et la qualité du lait maternel, ou la croissance du bébé.

La prise en continu de Norgeston permet également de limiter les oublis de pilules. Comme la pause de sept jours est supprimée, il est plus facile de s’y retrouver et de prendre simplement une pilule par jour, tous les jours.

La micropilule réduit parfois les règles, voire même les supprime. Ceci est souvent perçu comme un avantage, quoique certaines femmes constatent des saignements plus irréguliers.

Les éventuels effets secondaires et risques inhérents

Effets secondaires graves nécessitant une consultation rapide

Comme tout médicament, il existe des risques d’effets indésirables, bien que tout le monde n’y soit pas sujet. Être à l’écoute de son corps et de tout changement inhabituel est important. Ainsi, certains symptômes sont considérés comme effets secondaires sérieux car liés à des maladies graves.

La micropilule induit un risque légèrement plus élevé de thrombose, surtout durant la première année de prise. Les caillots sanguins qui se forment peuvent, très rarement, causer une embolie pulmonaire, une crise cardiaque, ou un accident cardio-vasculaire. L’apparition d’un ou plusieurs de ces symptômes doit alerter et entraîner une consultation immédiate avec un médecin :

• maux de têtes inhabituels et sévères, aggravation de migraines
• troubles soudains de la vision, de l’audition, de la parole, de l’odorat, du goût ou du toucher
• douleur ou œdème dans l’une des jambes
• toux sans cause apparente
• douleur et sensation d’oppression dans la poitrine
• fatigue soudaine ou engourdissement d’une partie du corps
• vertiges ou évanouissement

Norgeston engendre aussi un risque faiblement plus accru de cancer du sein, augmentant avec la durée du traitement, puis revenant à la normale dans les dix ans suivant l’arrêt de la pilule. L’obésité et les antécédents familiaux de cancer du sein exposent par ailleurs à un risque plus prononcé de son développement. Les signes cliniques de cancer du sein observés au niveau de la poitrine sont :

• l’apparition d’une grosseur suspecte
• un changement de couleur du téton
• le capitonnage ou plissement de la peau.

Enfin, Norgeston est susceptible d’accroître le risque de maladies du foie, bien que ces cas restent très rares. Les symptômes liés à leur apparition sont une coloration jaune des yeux ou de la peau ; une démangeaison cutanée du corps ou une douleur aiguë irradiant vers l’abdomen supérieur.

En présence de l’un de ces symptômes ou de tout changement inhabituel, quel qu’il soit, il est primordial de contacter son médecin au plus vite.

Effets secondaires bénins

Outre les rares et sérieux effets indésirables cités ci-dessus, d’éventuels symptômes plus anodins et sans conséquences graves sont à souligner. Dans certains cas, la micropilule conduit à des saignements irréguliers ou spotting, voire à l’absence complète de règles. Une prise ou perte de poids, un état dépressif, un changement d’humeur ou encore une baisse de libido peuvent apparaître. Une réaction allergique, des vertiges ou des migraines font aussi partie des effets indésirables constatés.

Ces symptômes sont considérés comme moins sévères que les risques accrus de cancer, thrombose ou maladies de foie. Il est néanmoins plus que recommandé de déclarer tout effet secondaire à un professionnel de santé.