Traiter la Gonorrhée sans ordonnance – Traitement & mode de transmission

La gonorrhée est une infection sexuellement transmissible due au microbe Neisseria gonorrhoeae ou gonocoque. La gonorrhée est également appelée par différents noms : urétrite, blennorragie ou encore “chaude-pisse”. Cette maladie est répandue depuis très longtemps et malgré les traitements actuels efficaces, elle n’a toujours pas été éradiquée et semble même croître à nouveau ces dernières décennies.

Tableau clinique de la gonorrhée

Chez l’homme

Un léger écoulement grisâtre apparaît à l’orifice du canal urinaire 2 à 6 jours après le rapport infectant puis quelques heures plus tard, le liquide devient abondant et d’un blanc laiteux. Si l’homme consulte à ce moment-là et qu’un prélèvement de liquide est effectué, l’analyse révèle la présence de gonocoques. Un traitement efficace est donné et l’infection disparaît en quelques heures.
Si ce n’est pas le cas, la douleur s’installe et devient importante quand l’homme urine, ce qui a valu le nom de “chaude pisse” à cette maladie.

L’écoulement devient ensuite purulent, de couleur verdâtre ou brunâtre en cas de petites hémorragies à l’intérieur du canal. Le prépuce et le gland sont irrités, rouges et oedématiés. L’état général de la personne n’est cependant pas touché.
Si aucune complication ne survient, la situation se maintient durant 2 à 3 semaines après quoi la maladie décline et peut même guérir spontanément. Seul un examen microscopique permet d’affirmer la guérison. Mais une gonorrhée, non ou mal traitée peut aussi devenir chronique et se répandre à l’urètre postérieure, à la vessie, à la prostate et aux testicules. Apparaissent alors la fièvre, de fortes douleurs et des mictions très fréquentes. Après des années, cette chronicité peut provoquer une rétention aiguë des urines. Le malade reste bien sûr contagieux.

Chez la femme

Auparavant, le terme blennorragie était souvent utilisé pour désigner une infection chez la femme mais actuellement, gonorrhée et blennorragie sont synonymes.
En raison de l’étroite connexion entre l’appareil urinaire et l’appareil génital chez la femme, l’infection atteint presque toujours directement les 2 appareils en même temps.

La contamination peut être consécutive à une relation sexuelle avec un partenaire infecté mais, comme l’étendue de la surface par où le microbe peut entrer est plus étendue que chez l’homme, la contamination par simple contact avec le liquide infecté est aussi possible. L’utilisation d’une serviette avec laquelle se serait essuyée une personne infectée ou le fait de dormir dans les mêmes draps, par exemple, suffit à transmettre le microbe.

La période d’incubation dure de 2 à 6 jours comme chez l’homme mais vu que l’uretère de la femme est très court, les signes urinaires sont très peu marqués. La maladie passe même souvent inaperçue les premières semaines suivant le début de l’infection car les manifestations de la maladie chez la femme sont vraiment moins caractéristiques. Ce qui finit quand même par attirer l’attention de la malade, ce sont les pertes vaginales purulentes, épaisses, jaunes puis verdâtres qui s’écoulent continuellement. À cela viennent s’ajouter des douleurs qui s’irradient jusque dans le ventre, les cuisses et l’anus. Les organes génitaux augmentent de volume, deviennent rouges et très douloureux.

En cas de traitement, l’infection diminue rapidement. En l’absence de médication, les pertes vaginales et les douleurs finissent quand même par s’estomper mais la gonorrhée devient chronique. Sans traitement, des complications sont aussi à craindre car les gonocoques peuvent gagner la vessie et provoquer une cystite ou encore cheminer jusqu’à l’utérus, les trompes et même les ovaires. Les symptômes observés dans ces cas-là sont identiques à ceux d’une péritonite. A ce stade, les risques de grossesse extra-utérine et d’infertilité ne sont pas rares.

Autres formes cliniques

La gonorrhée anale

Chez l’homme, cette infection est presque toujours la conséquence d’une relation sexuelle non protégée avec un autre homme.
Chez la femme, l’infection peut survenir après un coït anal ou être provoquée par auto-infection si des pertes vaginales contaminées s’écoulent dans le sillon anal lorsque la femme est allongée.
La gonorrhée anale se traduit par de l’inflammation et des démangeaisons au niveau de l’anus, par un écoulement purulent ou un saignement ainsi que de la diarrhée et de la gêne lors de la défécation.

La gonorrhée de la bouche

et de la gorge est plus fréquemment observée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH).

La gonorrhée du nouveau-né et de l’enfant

Le nouveau-né peut être contaminé au moment de l’accouchement. Le garçon est alors atteint dans la région oculaire et la fille peut en plus être atteinte au niveau de la région vulvaire.
Les petites filles peuvent être atteintes de vulvo-vaginite suite à un viol ou une contamination par un objet souillé tel une serviette, un drap, un thermomètre médical, etc.

Le traitement de la gonorrhée

La gonorrhée se soigne par la prise d’une dose unique d’antibiotique soit par voie orale soit par injection intramusculaire. Ceftriaxone, Cefixime, Ciprofloxacine, Spectinomycine ou encore Ofloxacine sont des antibiotiques couramment utilisés pour le moment. De nombreuses souches finissant par développer une résistance à certains antibiotiques comme la pénicilline ou la tétracycline, il est nécessaire de recourir à de nouveaux produits auxquels les microbes ne sont pas habitués.
Un second antibiotique est systématiquement prescrit en cas de gonorrhée car chez de nombreux patients, une autre infection, par chlamydiae, est également présente et celle-ci se soigne autrement.

Un traitement type peut se composer d’un anti-gonococcique comme la ceftriaxone 500 mg administré par injection intra musculaire unique.
La ceftriaxone est un antibactérien à usage systémique administré pour traiter certaines infections sexuellement transmissibles dont la gonorrhée. Il contient 500 mg de ceftriaxone ainsi qu’un solvant composé de chlorhydrate de lidocaïne et d’eau pour préparations injectables. La prise d’autres médicaments doit être signalée au médecin car les interactions avec la ceftriaxone et la lidocaïne ne sont pas rares. Les personnes ayant des problèmes de foie ou de rein ainsi que les femmes enceintes doivent aussi le signaler au médecin.

Les effets secondaires les plus fréquents sont de la diarrhée, une éruption cutanée légère et plus rarement un mal de tête, des démangeaisons, des vomissements ou de la fièvre. En cas de réaction allergique ou d’éruption cutanée sévère, le patient doit consulter sans attendre.

En traitement anti-chlamydia, l’azithromycine est prescrite simultanément et administrée par voie orale en dose unique de 1 g.
L’azithromycine est un antibiotique appartenant à la famille des macrolides, c’est à dire, capable de diffuser jusqu’au cœur des cellules. Il est délivré en boîte de 4 comprimés de 250 mg contenant chacun 250 mg de principe actif : l’azithromycine ainsi que divers excipients dont alcool, sodium, talc, etc. Ce médicament ne peut être pris en cas d’allergie aux macrolides ou en cas d’insuffisance hépatique grave. Le médecin doit aussi être informé de la prise d’autres médicaments afin d’éviter toute interaction négative avec l’azithromycine. Diarrhée, maux de tête, vomissements, nausées ou encore douleurs abdominales sont les effets indésirables les plus souvent rapportés.

Le même traitement doit être appliqué à toute personne ayant eu un rapport sexuel non protégé avec la personne atteinte de gonorrhée.

La prévention

Toute personne infectée doit s’abstenir de relations sexuelles jusqu’à guérison complète et ensuite, utiliser un condom surtout s’il y a relations avec plusieurs partenaires. Un test de dépistage périodique est aussi conseillé.